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Orgue de Barbarie

Instrument de musique lisant automatiquement un programme musicale codé de différentes façons : mécaniquement un cylindre ou un carton perforé, ou numériquement les informations correspondantes envoyées en MIDI par un ordinateur. L'action humaine est au niveau de la fabrication de l'instrument (facteur) des cylindres, cartons perforés ou de la séquence numérique (noteur-arrangeur) et éventuellement de tourner la manivelle qui aura souvent la double-fonction de pomper l'air et faire avancer la lecture. Dand le cas de cartons perforés, la personne tourneuse de manivelle peut aussi avoir une influence sur la vitesse du carton en pressant dessus avec la main pour le ralentir, pour ajouter une interprétation qui ne serait pas notée sur le carton. Pierre Charial est un des maîtres en arrangement et notation pour instruments mécaniques www.musique-mecanique.net
son album Hors Gabarit est un aperçu de son grand art, pourquoi n'est-il pas réédité ? Il en reste un exemplaire dans la réserve centrale des bibliothèques de prêt de Paris - France (voir la fiche), prenons-en soin.
L'orgue De Lekkerkerker du facteur Carl FREI, est un des plus beaux orgues de barbarie que je connaisse.


L'orgue de barbarie peut être une façon de découvrir de nouvelles musiques tant le répertoire qu'il joue est varié, transcriptions de musiques classiques, de chansons, d'opérettes et même de musiques rock comme le tube du groupe hollandais De Kast un superbe slow Hart van mijn gevoel ça s'appelle un miracle, c'est sur un CD de cet orgue HARM 2004001 acheté sur www.draaiorgel.org (la boutique a fermé) "De Harmonica Volume 1" (Carl FREI) le petit frère de De Lekkerkerker, que j'ai découvert ce groupe Rock, l'original de Hart van mijn gevoel

L'orgue de barbarie est aussi utilisé dans des compositions diverses dans lesquelles on ne l'attend par forcément :

- La scoumoun musique de film de François de Roubaix, même si ça n'est peut-être pas un vrai son d'orgue de barbarie, ça en a la couleur et le style ;
- Baby elephant walk du film "Hatari" musique de Henri Mancini.

Le Musée d'orgues de Barbarie (Draaiorgelmuseum) de la ville de Haarlem (Pays-Bas) a édité un feuillet drapeau anglais expliquant entre autre :

L'HISTOIRE DE L'ORGUE MÉCANIQUE
(traduit de l'anglais)

L'orgue mécanique a une longue histoire. Déjà au 18e siècle de petits orgues ont été construits dans les horloges et les meubles. Ces instruments n'étaient pas joués par des cartons perforés comme aujourd'hui, mais par un rouleau en bois, sur lequel le motif musical était enregistré au moyen de pointes pour les notes courtes, et de ponts pour les notes longues1. Un rouleau contenait 8 mélodies, qui ne pouvaient durer plus que le temps nécessaire pour terminer une révolution du rouleau. Pour changer de mélodie le rouleau était décalé un peu latéralement. Les rouleaux en bois étaient appelés « cylindres » ou « barils », d'où le nom « orgue à cylindre » ou (en anglais) « Barrel organ »2.

Alors que le mobilier musical et les horloges étaient alimentés par des poids, au 19e siècle de petits orgues portables à manivelle ont commencé à être produits pour l'utilisation des musiciens de rue. Ils étaient spécialement populaires en Allemagne. Souvent, ils ont été utilisés pour accompagner le chant des musiciens de rue.
Sur les fêtes foraines, les orgue à cylindre ont commencé à être utilisés à partir de la 2e moitié du 19e siècle. Ceux-ci étaient bien sûr plus grands et beaucoup plus sonores que ceux utilisés dans la rue, car ils étaient en concurrence avec tout le bruit de la foire, y compris les orgues voisins.
Aux Pays-Bas, en 1875, Leon WARNIES, venu de Belgique, a fondé la première société de location d'orgue à Amsterdam. Il a acheté des instruments de haute qualité, les louait à des musiciens de rue, il avait soin d'un entretien qualifié et faisait en sorte que de temps en temps de nouveaux arrangements musicaux soient mis sur rouleaux. Les orgues qu'il achetait (la plupart du temps en Allemagne) devenaient de plus en plus plaisants à écouter et à voir. A un moment ils atteignirent de telles tailles qu'il devinrent impossible à transporter. Ainsi, ils ont été placés sur des chariots de bois à trois roues.

La grande révolution est venue en 1895 à Paris. L'entreprise d'orgues GAVIOLI a inventé le carton
perforé, un système qui est encore en usage aujourd'hui. Fini les limitations dans le choix de la musique, toute longueur était désormais possible. Le nombre de mélodies différentes n'était limité que par l'espace disponible pour stocker les cartons perforés. Ce système bien sûr conduisit à des orgues plus grands et plus beaux.

Au début des années 1900 ils étaient commandés à Paris, d'abord à l'entreprise Gasparini, et plus tard à l'entreprise Limonaire. Tant les fête foraines que les salles de danse ont commencé à utiliser la musique produite par les orgues mécaniques.
Pour répondre aux objectifs de ces lieux, les entreprises GAVIOLI, MARENGHI et LIMONAIRE ont produit des orgues spéciaux pour satisfaire à leurs exigences particulières.
La production d'orgues mécaniques a commencé à s'épanouir aussi en Belgique. Les usines comme FASANO et DEVREESE à Anvers ont été dépassées dans le nombre d'orgues construits par Theophiel MORTIER et les Frères DECAP. Ces entreprises, en particulier après la première guerre mondiale, ont eu la chance de faire des orgues très appréciés. Ils ont employé un grand nombre de personnes pour répondre aux commandes.
Les Flandres sont principalement le pays des salles de danse et des cafés. Il est donc naturel que les orgues qui y furent construits sont principalement des « orgues de danse ». Ils ont été souvent installés dans de véritables « Palais de la danse » et ces orgues avaient parfois d'énormes dimensions. Pour les petits cafés, des instruments spécialement adaptés ont été produits.
La production d'orgues de foires a été créée en France et en Allemagne. Dans la Forêt-Noire,
notamment à Waldkirch, l'art de la facture d'orgue atteignit des niveaux élevés. Les entreprises comme RUTH, BRUDER, RICHTER, WREDE et WELLERSHAUS construisirent des centaines d'orgues de foire durant les trois premières décennies du 20e siècle.
Dans les années trente, lors de la grande crise économique mondiale, la plupart des usines d'orgues ont dû fermer leur portes. Seules deux entreprises à Anvers ont pu continuer, grâce aux changements qu'ils ont continuellement apportés pour garder leurs produits attractifs.
Actuellement une seule des deux, l'entreprise DECAP, est toujours en activité.
Aux Pays-Bas, nous n'avions pas encore notre propre industrie d'orgues, jusqu'à ce qu'en 1920, Carl FREI s'installe à Breda. Il était originaire de Waldkirch où il a reçu l'enseignement de l'art de la facture d'orgue de Wilhelm BRUDER et plus tard de GAVIOLI à Paris. Il n'était pas seulement talentueux en particulier dans l'art de la fabrication et de l'harmonisation des tuyaux (en s'assurant qu'ils sonnent bien), mais il était aussi très habile comme compositeur et arrangeur de musique pour orgues mécaniques. Après la construction de ses premiers orgues en 1912 à Anvers, il s'installe à Breda pour y établir son atelier.
Comme par nature, les gens veulent toujours du changement, Carl FREI décida de répondre à cette demande en donnant aux anciens orgues existants, un nouveau son en introduisant de petites modifications. Ce son, combiné avec ses subtiles arrangements, a été couronné de succès auprès des entreprises de location. Beaucoup d'entre elles ont décidé de laisser FREI modifier ainsi leur orgues.
Carl FREI a développé continuellement de nouvelles idées, appliquées à de nombreux orgues souvent construits à partir de vieux éléments, et sortant de son atelier avec un tout nouveau son. À partir de 1933, il construisit une série de grands orgues qui furent à l'époque, et encore aujourd'hui, très appréciés par le public.
Après la 2e guerre mondiale (pour laquelle FREI a été enrôlé dans l'armée allemande comme ordonnance d'hôpital), il ne fut plus le bienvenu aux Pays-Bas. Heureusement de nouvelles générations d'habiles artisans émergèrent pour entretenir les orgues qui avaient été laissés. Certains d'entre eux aujourd'hui continuent encore de construire de nouveaux orgues.


L'orgue de barbarie ou orgue mécanique peut avoir des taille allant du tout petit avec très peu de note et un seul jeu, comme ce petit 20 notes de facture Stüber de Berlin : Stüber Drehorgel spielt, et des très gros avec beaucoup de notes et de jeux (registres), et plusieurs niveau de chants et contrechants, comme le Monty Decap avec moult percussions et des vrais accordéons, ici une vidéo fixe v=o73_eU1_OYg, un autre gros Decap 121 touches v=PvqPZMmrfQM ou le gros Het Kunkelsorgel 112 touches Marenghi/Carl Frei du Draaiorgel Museum de Haarlem v=D3M7F_9D0_Y

Les Pays-Bas sont un des pays où la tradition de fabrique, de restauration et de prestation en public d'orgues mécaniques est la plus vivante, aussi par ce qu'il n'y a pas de droit d'auteur sur la musique mécanique. Le nom commun de ces instruments souvent de grande taille est draaiorgel, littérallement orgue à tourner, ils ont des noms entre autres commençant souvent par De, en voici une liste non exhaustive :

De Adriaen, De Alinda, De Arabier, De Barometer, De Bloemenmeid, De Boomstam, De Boerdon, De Bruine, De Carillon, De Carpenter, De Cellist, De Cello, De Cementmolen, De Columbus, De Doornroos, De Dubbele Biphone, De Dulciaan, De Engelekast, De Fabiola, De Fruitschalen, De Gouden Harp, De Gouwe, De Grote Cap, De Harmonica, De Hartenvrouw, De Hindenburg, De Hofvijver, De Insulinde, De Jantjes, De Kaaspoorter, De Kei, De Keistad, De Klinkhamer, De Klok, De Kluisberg Mortier Magic, De Korsikaan, De Lekkerkerker, De Locarno, De Luchtensteiner, De Magistra Decap, De Mammalou, De Mercurius, De Mondorgel, De Negentiger, De Noorderkroon, De Pansfluiter, De Papillon, De Parel, De Pelikaan, De Pijpenburger, De Pipo, De Pod, De Poolster, De Pronkjewail, De Rebecca, De Rembrandt, De Rosalia, De Rosalinda, De Rozenton, De Sater, De Scala, De Schelm, De Schuyt kermisorgel, De Theadora, De Stolwijker, De Troubadour, De Turk, De Tweelingen, De Veronica, De Vijf, De vlinder, De Waterpoorter, De Where, De Wimmies, De Zaza, De Zwaluw, Grote Dorus, Grote Radiokast, Het Klein Radio Orgel, Het Kunkelsorgel, Het Zonnetje, Klein Holland, La Fleur, Mascotte , Variant, Victory



Notes du traducteur

1° - Au Chili, Manuel Lizana Quezada et sa famille fabrique toujours des orgues à cylindre
www.organillolizana.cl
il est passé à Paris le 26 août 2012 et s'est produit entre autre place Igor Stravinsky près du centre Beaubourg avec un orchestre de Chinchineros Chiliens

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Vidéo ur le Champ de Mars le 7 août 2012 avec les Chinchineros.

c'est peut-être aussi lui :
Photo sur www.laquotidienne.fr
Voir sur laquotidienne.fr


2° - En français : « orgue de Barbarie » appellation qui viendrait de sa sonorité, moins noble que celle des orgues d'église, ou de l'origine exotique des joueurs de rue : les joueurs des XVIIe et XVIIIe siècles « baragouinaient un français approximatif. » wikipedia.org/Orgue_de_Barbarie

Orgue de barbarie en japonais, japonisation du mot anglais streetorgan : ストリートオルガン

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